• Pitseleh's Coffee •

     Je suppose être en état d'écrire, ce soir. Je ne pense pas aux bouquins, aux gens de la journée, à la journée elle-même. Il n'y a que le soir qui compte. Et ce soir, j'ai réussi à oublier. Je me suis libérée et je suis heureuse...

     Rien que de m'imaginer impressionner le monde, et moi-même... Ça change de cette manie d'imaginer impressionner le "lieu d'études". Je n'ai rien à leur prouver. Je suis juste dans une barque à naviguer sur un lac, à chanter dans un décor de forêt d'une pièce d'enfants ou sur un chemin qui passe entre les arbres presque éfeuillés et ruisselant de gouttelettes de pluie. J'en suis ravie.

     Nous somme vendredi, hors de question de parler de la semaine. Je regarde un coucher de soleil au dessus de la forêt. Je marche dans une rue délabrée au bord de la mer, c'est l'hiver... Ah si tu pouvais entendre ce que j'écoute... C'est si doux. Et je suis fatiguée. Les vieux jours me manquent, dumoins certains. Jour et nuit s'opposent, il n'y a rien de nouveau là-dedans, mais moi aussi je change selon l'heure. En journée je ris sans que ce soit profond, je suis triste, je m'ennuie tout en regardant le ciel par la fenêtre. Le soir, je passe la tête dans les nuages, je regarde les feuilles tomber, les bateaux naviguer, les rêves s'envoler...

     J'avoue avoir des souvenirs de petite enfance qui émergent. Des idées en couleurs façon pastelle, des choses simples, gardons l'aspect le plus plaisant de ce qu'on a. Les banquettes colorée de la maternelle, les livres, l'oiseau bleu... Pourquoi si loin ? J'ai envie de laver mon esprit et de filtrer tous les mauvais aspects de mes souvenirs... Et en plus je suis fatiguée.

     Ça fait du bien de regarder ailleurs, ce soir. De toute façon le reste, je l'ai déjà oublié...