• Pitseleh's Coffee •

   ...Cette nuit qui mène au Samedi 16 juillet. Ah je sais, ça fait un bail que je n'ai pas écrit. Manque d'inspiration, mais pourtant pas de temps. J'ai beaucoup de temps, j'ai trop de temps dont je ne fais rien et ce qui me cause d'innombrables regrets... Pas fichue de faire un article potable en ce moment alors ne t'attends pas à quelque chose d'émouvant.

   Là, maintenant, je suis pas là, je suis pas ici. Je sais pas comment te dire, tu semblerais comprendre mais ce ne serait pas le cas. Comment t'expliquer le légume, l'être insipide que je deviens... Je ne sais pas tellement. Je ne te donne plus de mes nouvelles, et là que je le fais, je t'ennuie avec des choses incompréhensibles. Que se passe-t-il ?

   Je regarde la télé, puis descend à une heure du matin, une heure et demi après le précédent passage, en bas regarder le programme télé. Oh ? Dans une heure et quarante minutes, il y a "La boîte de trefles d'Ola". Un petit film qui m'a donné la force et l'inspiration d'écrire "She was a Dreamer". Je ne suis pas étonnée qu'il le rediffusent ce soir. Envie de le regarder mais mon manque de patience et ma fatigue feraient défaut. De même, ce film ne m'apporterait plus rien.

   Envie d'écrire, de te dire quelque chose. Mais quoi ? Peut-être un appel au secours. Un appel de la part de quelqu'un qui s'invente un malêtre quand il n'y a aucune raison d'en avoir un. Juste une petite frustration, alors. Je suis stupide, je le sais mais je me complais dans cet océan de rêves et d'utopies dans lequel je me noie depuis si longtemps. Ma vie semble plate, peu remplie, sinon vide. Les journées sont les mêmes, les gens sont les mêmes...
   Mêmes réactions, mêmes discours, mêmes projets, mêmes rabâchages, mêmes lieux, mêmes personnes...

   Soudain je regarde un écran qui diffuse un ciel comme le notre, des gens comme nous, des vies comme les nôtres, mais ailleurs avec d'autres personnes et autres changements. Mes yeux restent rivés sur ces choses qui auparavant semblaient simples et inintéressantes mais qui, à présent, me paraîssent reluisantes et merveilleuses. C'est ainsi que ma métamorphose débute. Ma transformation en légume, ou tout simplement en quelqu'un de pitoyablement stupide ?

   Ce soir, j'y étais encore. Tant prise au jeu, j'étais dans la peau de quelqu'un d'autre. Physiquement allongée dans un lit, mais psychologiquement dans ce monde diffusé par mon écran de télévision. Dans sa peau. Elle riait ? Je souriais. Elle pleurait ? Je me sentais mal. Elle se mettait en colère ? Je fronçais les sourcils. C'est en appuyant sur le bouton qui devint noir que je me sentais comme une célibataire d'une trentaine d'année, perdue dans une grande ville que je connaîssais pourtant depuis des années. Envie de le dire, envie de m'exprimer..

   Une amie à moi m'a dit un jour que certaines personnes trouvaient difficile de vivre leur vie pleinement car ils sont toujours envie de savoir ce qu'il y aura plus tard. On finit par y échapper, on se drogue ou on boit, ou bien on trouve une occupation comme la musique. Mais elle m'a dit que ce qu'il y avait de différent chez moi, c'est que je me crée un monde, une vie où je rêve de ce que j'ai vraiment envie.
   Elle rajouta qu'elle trouvait ça beau, quelque part. Je ne saurais pas dire si c'est beau ou même si cela est une bonne chose.