• Pitseleh's Coffee •

   Eh bien voilà docteur... Je ne vais pas bien en ce moment. Avant j'étais vraiment heureuse mais j'ai l'impression d'avoir atrappé le mal du paradis. Ce bonheur est une drogue. Et j'en crève petit à petit...

   Tu te souviens lorsque j'ai dit que j'étais amoureuse d'un personnage de dessin animé dans mon enfance ? Je ne sais que dire, mais... Quand j'y regarde de plus près, mes symptômes ne sont guères différents de cela. je crois que c'est une toute nouvelle phase, encore... Après la phase de l'acteur télé qui me fait penser au prince de mes songes (si l'on peut dire...) je crois avoir sombré dans cette période plutôt sombre de moi-même.

   Voilà docteur, au boulot je suis irritable. Les gens pensent que je leur en veux de façon individuelle, mais il n'en est rien. Je les évites, c'est tout. Je cherche simplement à préserver quelque chose d'intact en moi. Mon propre monde livre une lutte acharnée contre ce que l'on appelle le monde réel. Je n'y suis pour rien, j'ai perdu le contrôle il y a déjà longtemps...

   Quoi qu'il en soit, cette guerre infernale me détruit de l'intérieur. Je ne sais plus comment agir au contact des gens, je change sans arrêt de facette. Lorsque je suis assise à écouter les inepsies qu'on a à me dire, je repense à ce monde, à ses son et ses images, et les choses en entraînant d'autres, j'en verse une larme en fixant le néant.

   Quand j'ai ouvert ce joueb, j'étais dans ce monde dit fictif, j'y étais bien et j'y étais seule. J'ai pu écrire mes idées, mes rêves, et ce sans contraintes. Le fait que l'incompatibilité de ce monde en contact des gens crée des dégâts, j'ai voulu déménager de ce joueb, de peur de le polluer. Ça a d'ailleurs été fait mais pour une énième fois, je me demande encore si cela était une bonne idée.

   Que je vous parle de cette nouvelle phase... La phase de la forêt de Kitsune. Le temps passant, je change d'endroit régulièrement dans ce monde qui est le mien. Le dernier en date était cette ruelle pleine de tables de restaurants où je buvais du café quand j'y allais, en fermant les yeux très fort. Le Pitseleh's Coffee. A présent c'est une grande forêt semée d'embuches d'où personne ne revient. Et moi... je vis au milieu, assise une un rocher au milieu d'un lac, éclairée par la lune.

   Je ne saurait dire ce qu'il me passe par la tête... Il y a aussi cette valse, ces deux valses qui me font fondre. Je les écoute avant de dormir. Dans ma tête je danse, je danse et je souris ! Je ris aussi. J'en pleure de joie. Et avant d'écouter la deuxième valse, je sèche mes larmes qui sont venue avec ce mal de joues dû au sourire. La deuxième valse étant plus douce et emportante, je ne sais pas de quoi je pleure mais je me sens apaisée...

   Pourquoi ne pas continuer puisque cela est si agréable, mais lorsque je rêve de la sorte, ma conscience me rappelle que ce n'est pas raisonnable et qu'il faut revenir à la réalité. Et un nouveau conflit commence. Encore... Et ces magnifiques valses sont alors associée à l'idée de douleur.

   Je crois avoir cette fois pété les plombs, et je crois aussi que c'est grave. N'est-ce pas docteur ?

   .. hum ..